Église St-Pierre des Chartreux du 1er au 5 août
Ce nouveau projet, initié par Rolandas Muleïka et l’ensemble Antiphona, s’inscrit dans la lignée de la mission qu’ils se sont fixée, de redécouverte des musiques baroques de la France méridionale.
Il s’agit de motets de trois compositeurs majeurs : Joseph Valette de Montigny, Bernard-Aymable Dupuy et Jean Mallet.
Le fil conducteur de ce programme, au delà des attaches méridionales des compositeurs, est leur lien avec les États du Languedoc : les trois musiciens choisis pour ce projet ont tous participé aux grandes cérémonies qui animaient la vie culturelle au début du XVIIIème siècle.
- Le motet Beatus vir de Joseph Valette de Montigny(1665-1738) vient compléter l’exploration de l’œuvre de ce compositeur amorcée lors de l’enregistrement du précédent CD d’Antiphona.
Des onze grands motets de Valette de Montigny repérés par Benoît Michel qui a dressé le catalogue des œuvres du compositeur, seuls quatre sont conservés.
La source de l’une de ces œuvres étant incomplète, le nombre de pièces disponibles se réduit finalement à trois : les motets Surge propera et Salvum me fac Deus qui figurent dans l’enregistrement de 2021 et le motet Beatus vir a grand chœur et avec simphonie [sic], que nous allons enfin pouvoir découvrir.
L’œuvre date des années 1725-1729.
- Bernard-Aymable Dupuy (1707-1789) n’est encore qu’un chanteur de la chapelle de musique de Saint-Sernin lorsqu’il compose le grand motet Exurge Domine, motet pour le concours de maître de musique de la cathédrale Saint-Étienne de Toulouse en 1738.
Le concours se déroule le 14 novembre 1738 ; Joseph Valette, maître de Dupuy est alors décédé depuis le 4 octobre précédent.
La partition du jeune Dupuy est conservée dans le Manuscrit Marcorelles de la Société des Lettres Sciences et Arts de l’Aveyron.
À cette époque, Dupuy participe très régulièrement comme interprète aux concerts des États du Languedoc.
- Le motet Domine in virtute tua de Mallet est conservé à la Bibliothèque nationale de France, dans le manuscrit Lavergne.
Le prénom du musicien, qui ne figure pas sur la partition manuscrite, est vraisemblablement Jean Mallet, fils d’André Mallet.
Jean Mallet avait succédé à son père à la direction de la chapelle de musique de la cathédrale Saint-Pierre de Montpellier.
Il occupe ce poste de 1733 à 1788, mais il est aussi, comme il le mentionne par la signature de son acte de mariage en 1753, « maître de musique de la province de Languedoc ».
Avec ces trois compositeurs, l’Ensemble Antiphona de Toulouse nous propose de revivre les fastueuses cérémonies des États du Languedoc qui réunissaient aux XVIIème et XVIIIème siècles toutes les forces vives des musiciens méridionaux alors en activité.